Le voyage des déchets vers la valeur
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- Publié :
- 13 août 2025
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- Centre for Sustainable Materials Research and Technology

Veena Sahajwalla est une ingénieure, une scientifique et une inventrice accomplie, et une fervente partisane du développement d'une économie circulaire, qui, selon elle, peut devenir un modèle durable pour tous.
Une économie circulaire est atteinte lorsque les déchets problématiques sont recyclés, réutilisés et reformés plutôt que de finir dans une décharge. Veena Sahajwalla, directrice du Centre for Sustainable Materials Research and Technology (SMaRT) de l'université australienne de Nouvelle-Galles du Sud, a récemment rencontré le personnel de Sandvik et cherché des possibilités de réutilisation des déchets dans l'atelier de l'entreprise à Heatherbrae, près de Sydney, en Australie.
Q : Parlez-nous de votre travail.
R : SMaRT se concentre sur le développement de la science fondamentale qui nous permettra de transformer les déchets en matériaux et produits à valeur ajoutée. Nous cherchons à faire voyager les déchets jusqu'à ce qu'ils deviennent des matériaux à valeur ajoutée ou des produits entièrement nouveaux. Pour ce faire, nous sommes les pionniers de la science du micro-recyclage et nous développons de nouvelles technologies telles que nos micro-usines pour la fabrication.
Q : Comment l'industrie minière peut-elle développer une économie circulaire ?
R : Je pense que la durabilité sera le fondement de la transformation de l'économie mondiale au cours des prochaines années en une économie plus équitable pour tous les habitants de la planète. Pour ce faire, nous devons repenser notre façon de faire des affaires, de gérer nos matériaux et nos déchets. Cela signifie qu'il faut donner vie à de nouvelles opportunités, que ce soit en réduisant notre empreinte carbone ou en créant des produits fabriqués à partir de contenu recyclé, et en développant de nouvelles opportunités de productivité en conséquence. Pour le secteur minier, cela pourrait impliquer la recherche de nouveaux moyens de respecter les matériaux utilisés et l'environnement au-delà de la remise en état des sites.
“Nous devons repenser notre façon de faire des affaires, de gérer nos matériaux et nos déchets”
Q : Quelles sont les possibilités d'économie circulaire qui s'offrent aux mineurs ?
R : De nombreux sites miniers sont équipés de camions miniers dotés d'énormes pneus. Je pose la question suivante : qu'advient-il de tous ces pneus ? Il existe aujourd'hui des technologies telles que Green Steel, qui permettent de transformer les pneus usagés en matière première utile pour la fabrication de l'acier. Il y a aussi les packages alimentaires laissés par les personnes vivant dans des endroits isolés. Il est possible d'installer une micro-usine sur place pour traiter et reformer ces déchets - en d'autres termes, les transformer en un nouveau produit. Il en va de même pour les équipements de protection individuelle arrivés en fin de vie, tels que les lunettes de sécurité et les équipements de haute visibilité. Ils pourraient être transformés en un produit tel que la céramique verte.
Q : Quels sont les écueils à éviter lors de l'adoption d'un modèle circulaire ?
R : Si un prestataire de services vous débarrasse de vos déchets pour les recycler, il est important que vous vérifiiez qu'ils sont utilisés comme ils le prétendent. Posez des questions afin de bien comprendre les flux de matériaux et les chaînes d'approvisionnement. Demandez à votre offre de faire preuve d'une totale transparence sur la destination des matériaux. Nous savons qu'une grande partie finit en fait dans les décharges.

Q : Comment les entreprises peuvent-elles intégrer l'économie circulaire à leur activité principale ?
R : L'une des clés est le changement d'état d'esprit. Pour le secteur minier, plutôt que de diviser ce qui est produit par la mine en "déchets" et en "matériaux cibles", vous pouvez décider d'assumer la responsabilité des deux et de les traiter comme des coproduits et comme des ressources "renouvelables". Il se peut que vous deviez traiter les résidus d'une manière totalement nouvelle pour créer de la valeur. Cela peut nécessiter un certain nombre d'investissements et de persévérance jusqu'à ce que cela devienne économiquement viable.
Q : Quels conseils pouvez-vous donner aux entreprises qui souhaitent explorer ce domaine ?
R : Cherchez des solutions pour mieux utiliser vos déchets. Vous n'avez peut-être pas de solution vous-même, mais regardez ce que font les autres entreprises dans votre domaine. Si une solution n'existe pas encore, envisagez de collaborer avec des chercheurs pour en développer une.